Après plus d’un an de débats, la nouvelle norme euro 7 a été définitivement adoptée par le Conseil de l’Union européenne et le Parlement européen. Celle-ci marque une nouvelle étape pour l’amélioration de la qualité de l’air, en particulier dans les villes.
Concrètement, tous les véhicules neufs devront répondre à de nouvelles exigences en matière d’émissions polluantes. Cette dernière norme anti-pollution s’appliquera pour les voitures et utilitaires légers courant 2026. Elle devra être effective sur les poids lourds 18 mois plus tard.
Pourquoi des normes d’émissions européennes pour le transport routier ?
Les normes européennes d’émissions s’inscrivent dans les objectifs environnementaux de l’Union. Elles visent à transformer le transport routier pour proposer une mobilité décarbonée.
La fin des émissions de CO2 a déjà été actée pour les véhicules légers neufs à partir de 2035. Les normes automobiles mises en place et révisées depuis 30 ans visent quant à elles à réduire la pollution atmosphérique globale.
Elles fixent des seuils pour les émissions d’oxydes d’azote (NOx), de monoxyde de carbone, d’hydrocarbures et de particules fines. Elles concernent différents types de véhicules. L’objectif est simple : améliorer la qualité de l’air et protéger la santé des citoyens.
On estime en effet que le transport routier génère 70 000 morts prématurées par an en Europe.
Gaz d’échappement : ce qui change par rapport à euro 6
Initialement considéré comme trop strict par les constructeurs automobiles, le texte définitif conserve les limites d’émissions de la norme euro 6 pour les voitures particulières.
Il répond ainsi à la demande des constructeurs automobiles et de plusieurs États membres, dont la France et l’Italie. Ils estimaient que relever les exigences serait contre-productif, et freinerait le développement des voitures électriques.
Selon eux, les voitures conformes à euro 6 respectant des normes déjà strictes. Abaisser le seuil d’émissions aurait nécessité des systèmes de dépollution coûteux pour les conducteurs… Ceux-ci auraient donc été tentés de conserver leur ancien véhicule, plus polluant !
La norme euro 7 poids lourds fixe en revanche des objectifs plus contraignants en matière d’émissions polluantes. À titre d’exemple, la limite de NOx sera désormais fixée à 200 mg/kWh ou 260 mg/kWh en conditions réelles pour les autobus et les camions.
Le compromis trouvé permet ainsi d’enclencher une transition plus douce vers des véhicules plus propres, sans perturber radicalement le marché actuel.
Pneus, freins, batteries : les nouveaux défis des normes euro 7
Grande nouveauté dans les normes anti-pollution européennes : euro 7 s’intéresse aux émissions de particules de pneus et de freins.
Alors que les normes automobiles se concentraient jusqu’à présent sur les émissions d’échappement, les particules issues des frottements mécaniques sont désormais dans le collimateur.
Libérées par la friction des plaquettes de frein et l’abrasion des pneus, ces particules n’étaient pas comptabilisées… Alors qu’elles ont sans cesse augmenté ces dernières années, du fait de l’alourdissement des véhicules !
La nouvelle norme pollution voiture ne se limite pas aux véhicules thermiques ! Elle met aussi l’accent sur la durabilité des batteries, un critère déterminant pour les véhicules électriques et hybrides.
Cette mesure vise à prolonger la durée de vie des batteries, afin de limiter le remplacement de composants coûteux et sensibles du point de vue écologique.
Un passeport pour les véhicules routiers
La norme euro 7 prévoit également l’établissement d’un passeport vert pour les véhicules. Ce document fournira toutes les infos sur la performance environnementale du modèle, incluant des données sur la consommation de carburant, l’autonomie électrique.
Objectif : offrir plus de transparence aux consommateurs et encourager le choix d’un véhicule plus écologique à impact environnemental réduit.
Les manufacturiers : de nouveaux acteurs des normes anti-pollution
Les normes européennes d’émissions sont autant de challenges à relever pour les constructeurs automobiles. Mais la norme euro 7 implique également les manufacturiers, les incitant à réduire les particules émises par l’abrasion des pneus.
Les grands groupes comme Michelin ou Continental ont pris les devants, avec des technologies innovantes.
Michelin, par exemple, s’est engagé depuis des années à diminuer l’abrasion de ses pneus, utilisant des caoutchoucs synthétiques spéciaux et optimisant les dessins de bandes de roulement.
Ces efforts ont permis de réduire de 5 % les émissions de particules de ses pneumatiques entre 2015 et 2020, soit environ 100 000 tonnes de particules dans le monde !
De son côté, Continental a sorti récemment le pneu le plus écologique du marché. L’UltraContact NXT contient en effet jusqu’à 65 % de matériaux naturels, recyclés et / ou recyclables (déchets agricoles, caoutchouc naturel, PET), ce qui permet de réduire les particules nocives. Il présente en outre une résistance au roulement améliorée, pour plus de durabilité.
Enfin, les manufacturiers ont élaboré une méthode commune de mesure des émissions de particules au sein de l’association européenne des manufacturiers de pneumatiques (ETRMA). Une coopération essentielle pour harmoniser les pratiques et garantir le respect des normes européennes d’émissions polluantes !